La Gazette du Chergui

Depuis trois semaines il pleut au Maroc, nord et sud. Tanger a subi de très violents orages, et a été fortement inondé dans ses parties basses.

Au sud, les oueds, alimentés par des torrents montagneux, peuvent montrer de plusieurs mètres extrêmement rapidement. Cette année, on est loin des pluies catastrophiques qui avaient fait tellement de victimes des la vallée de l’ourika ou tellement de dégâts à Merzouga, néanmoins les montées de niveau sont assez impressionnantes, le débit des rivières a fortement augmenté, et on pouvait rester bloqué quelques heures sur le bord de la route, à faire connaissance avec des marocains partageant les mêmes retards.

La météo semble maintenant se calmer, et après une semaine de circuits un peu perturbés, voici un résumé de la situation.

Les routes du Sud du Maroc sont praticables

A l’exception de la route de Zagora à Rissani, toutes les routes sont dégagées. Elles ont été bloquées de quelques heures à une journée (comme celle de Rabat à Tanger, et elles pouvaient être entièrement recouvertes d’eau et impraticables même en 4×4, ou simplement avoir été plus ou moins recouvertes de boues, et nécessiter un nettoyage pour que les voitures de tourisme puissent passer.

Les routes importantes, comme celle de Tichka, ont été remises en état très rapidement. Il y avait ce matin une dizaine de chantiers pour remonter les bordures, ce soir, il en restait deux.

En ce qui concerne les pistes, la prudence s’impose

De nombreuses pistes du Sud ont été « cassées », suffisamment pour être impraticables, ou dangereuses pour un conducteur pas trop expérimenté.
Dans le désordre :

• La piste de Télouet, pas recommandée, il est possible à certains moments de passer, il suffit qu’il retombe de l’eau pour qu’ele redevienne impraticable - à moins de travaux de terrassier
• La partie comprise entre Ouarzazate et Aït Ben Haddou passe sans problème
• La piste des gorges du M’Goun est encore impraticable. Comme il y a une alternative pour aller à Boutaghar par le haut, elle ne sera sans doute pas réparée rapidement
• La piste de M’semrir à Tamtatouchte, qui avait déjà été bien abîmée les deux précédentes années, est à nouveau impraticable. D’une manière générale, il vaut mieux l’éviter dès qu’il y a des soucis de météo
• La piste de Ait Hani était impraticable en milieu de semaine
• La piste de Tamnougalte est praticable sans aucune difficulté
• La piste du Gheris (Tafraout Aït N’Kebach) était inondée, et donc dangereuse. Mais comme elle est plus sableuse qu’argileuse, elle peut sécher assez vite

Recommandations pour les conducteurs

En voiture de tourisme, n’oubliez pas que votre contrat ne vous couvre que sur le goudron.

Estimez les conditions par rapport à votre véhicule. Ce qui est praticable pour un 4×4 ou une voiture haute marocaine, « presque 4×4 » ne l’est pas toujours pour vous.
Si vous êtes bloqué dans un oued pendant que l’eau monte, abandonnez votre véhicule le plus rapidement possible, pour les hauteurs les plus proches (les morts de l’Ourika sont ceux qui ont tenté de fuir en voiture, ceux qui ont grimpé sur les parois s’en sont sortis).
En respectant ces consignes de prudence, vous pourrez profiter du spectacle rare et poétique du désert inondé…