La Gazette du Chergui

Bonjour, je me présente : Lucie, 18 ans, et déjà beaucoup d’ambitions…
Je suis étudiante en commerce international à Paris, et compte bien mettre en pratique les acquis de la formation. En effet, j’ai intégré l’entreprise « Oasis de Mezgarne » dans le cadre d’un voyage d’étude, c’est ainsi que je pose mes bagages à Ouarzazate pour une période de trois mois.

Enthousiaste? Plus que jamais. C’est mon premier voyage au Maroc, et je compte bien en profiter pour découvrir ce pays riche en coutumes avec une curiosité extrême pour tout ce qui m’entoure. Autant dire que tous mes sens sont en action et j’adore ça.

Le grand départ

Il est 10h30, nous partons pour Paris, car j’habite en province.
Embouteillages, confusions d’itinéraires, erreur de logistique, nous rejoignons ENFIN l’aéroport d’Orly. Les heures passent, et je ressens l’angoisse de mes parents qui monte progressivement.

L’heure de l’enregistrement a sonné. On peut dire ce que l’on veut, nous ne sommes pas insensibles lorsqu’il s’agit de quitter sa famille. Les mains s’agitent, les derniers sourires s’esquissent. Et puis plus rien. Je me retrouve seule sur cet escalator qui me guide vers l’inconnu…Je prends conscience que mon projet élaboré cinq mois auparavant se réalise, que cette date tant soulignée sur mon agenda, mes calendriers… c’est aujourd’hui.

Assise sur le banc de l’embarquement, je me sens silencieusement observée.

Vous ne trouvez pas que le dromadaire fait mal au dos ?, et voilà qu’en quelques secondes, je me retrouve à discuter d’anecdotes sur les chutes de camélidés avec un couple de retraités emmenant leur petit-fils rêvant de devenir archéologue.

Plus tard, ma voisine de gauche m’invite à dîner en compagnie de son guide dès mon arrivée à Ouarzazate. Je prends conscience que le caractère accueillant des Marocains n’était pas une rumeur. Il est désormais temps d’embarquer.

C’est Brad Pitt?Je crois que c’est l’une des amorces les plus étranges que j’ai entendu ce jour là. Mais c’est vrai que nous partons au Hollywood du Maroc.

L’auteur de cette phrase est évidemment féminine. Carbonisée par le soleil, je lui demande si elle a l’habitude de partir au Maroc. Et voilà que je cette voisine s’avère un véritable moulin à parole. J’apprends ainsi que quatorze personnes de cet avion participent à un raid moto, qu‘elle est comptable… Je suppose que tout le monde se moque de tous ces détails, et je vous assure qu’à ce moment là, moi aussi, je préfèrerais rêver à ce qui m’attend.

Deux paquets de fraises Tagada plus tard, les petites télévisions se basculent afin de diffuser une démonstration sur les différents gestes de relaxation à entreprendre pour ne pas avoir les membres engourdis. Et là, je suis bien surprise, les gens me font rire, car oui, ils gesticulent tous afin de reproduire l’exercice.C’est bien la première fois que je vois cela. Sont-ils inquiets d’être à bord d’un avion Royal Air Maroc ?

Ouarzazate

Il est 22h50. L’avion se pose sur le territoire de Ouarzazate, je quitte ma voisine et rejoins l’aéroport en marchant sur la piste. Après le remplissage d’un formulaire d’entrée dans le territoire, je rejoins le tapis à bagages en espérant que ma tutrice de stage, Marie-Aude est au rendez-vous.

Une dame souriante s’avance vers ma direction, brandissant un petit panneau en mon nom, c’est elle. Un frisson m’emporte, l’aventure commence. Je fais ainsi la rencontre de son mari Bilal, un berbère du village de Tazzarine. S’en suit d’une multitude d’explications sur l’histoire de la ville, sa géographie, son climat. Elle aussi, elle est bavarde !
Je suis parcouru d’un élan d’euphorie, je ne réalise pas encore. Le paysage défile derrière la vitre…

Ca y’est. j’y suis !