Il y a parfois des coïncidences qui n’en sont pas.
Un des deux livres que j’ai le plus aimé dans mon adolescence était « Le Chercheur d’Or » de Le Clézio. J’en connaissais des passages par coeur, j’ai dû le relire une dizaines de fois.
Le rapport avec le Maroc ?
‘Le Chercheur d’Or » a été ma porte d’entrée pour les livres de Le Clézio, et notamment pour « Désert » à une époque où j’étais plus fascinée par la Mittel Europa que les étendues arides qui m’ont ensuite capturée.
Et plus tard, après « Désert », « Les Gens des Nuages », qui est le récit de son voyage avec sa femme, Jemia, dans le grand sud marocain, vers la Seguia El Hamra, et les terres ancestrales de la tribu des Aroussiyine et des Ahel Mouzza, les gens des Nuages, qui ont donné leur nom au livre. Un des moments forts du livre est leur visite de la tombe de Sidi Ahmed El Aroussi, le grand saint soufi, fondateur de la tribu, qu’un génie amena de nuit de Meknès pour échapper à ses persécuteurs, et laissé sur le rocher de Tbeïla, qu’il marqua dans son atterrissage peut être un peu brusque de l’empreinte de ses mains et de ses pieds. Cela se passait vers le IX siècle de l »Hégire, donc approximativement au XV° siècle.
Ce livre, dont j’ai deux exemplaires, car je l’ai reçu aussi en cadeau pour mon mariage, à Tazzarine, réunit un très beau texte, et les photos splendides de Bruno Barbey.
Le rapport avec Tazzarine ?
Deux cents plus tard, c’est ce que j’ai appris hier, chassé par les guerres avec les Portugais, son descendant, lui aussi un saint et sans doute un soufi, Sidi Abderrahmane El Aroussi arriva dans la région. Il voyage beaucoup, dans la vallée du Draa, le djebel Sagho, le Dadès, et s’installa à Tazzarine.
De la Saguia El Hamra à chez nous, cela faisait de la distance. La Saguia El Hamra, la rivière rouge, c’est une vallée dans cette région du Sahara qui n’est plus espagnol.
Et installé à Tazzarine, Sidi Abderrahmane étudiait, et avançait en sagesse et en sainteté.
Il continuait ses voyages, et parcourait toujours la région. Un jour il partit vers M’semrir, au bout des gorges du Dadès, sans doute pour visiter une femme sainte, qui est honorée là-bas, Mâ Louhou Takfikt.
Mais les choses ne se passent pas très bien, les habitants de M’semrir, les Aït Moghad, ne le respectent pas, ils se moquent de lui et l’insultent.
Alors Sidi Abderrahmane fait des miracles. Alors que la sécheresse régnait – déjà – il fait jaillir une source d’eau en demandant à Mâ Louhou de soulever une pierre près de chez elle. Et, après s’être nourri de la viande d’une brebis stérile, il repeuple l’étable en y lançant les os de son repas, qui se transforment en autant de brebis et de béliers.
Mâ Louhou profite de l’enseignement de son saint homme comme de ses miracles.
Mais les meilleures choses ont une fin, et au bout de quatre jours, un vendredi matin, Sidi Abderrahmane s’en va, pour regagner la zaouïa qu’il a fondée à Tazzarine. Mâ Louhou a pu lui faire dire d’où il venait, sous le sceau du secret – il semble qu’échaudé par ses problèmes avec les Portugais, ou les Aït Moghad, le Sidi ait voulu rester discret.
Déçus, désemparés, et craignant qu’il ne soit parti à cause des mauvais traitements du début de son séjour, les Aït Moghad, convaincus par les miracles, preuve manifeste de la Baraka, veulent obtenir le pardon du saint. Ils arrachent le secret de sa résidence à Mâ Louhou, et partent à leur tour pour Tazzarine.
Une fois arrivés sur place, ils sont accueillis à la zaouia, et obtiennent leur pardon. Mieux, même, un accord est scellé entre les gens de Tazzarine et les Aït Moghad.
Chaque année, à la date anniversaire, une délégation d’Aït Moghad viendra à Tazzarine, du lundi au vendredi. Ils apporteront des produits de la terre, blé, sucre, troupeaux… et les gens de Tazzarine pendant ces quatre jours, en échange, les accueilleront, et les traiteront bien.
Pourquoi du lundi au vendredi ? Parce que ce sont les jours où le saint se trouvait chez Mâ Louhou, et en souvenir, son âme sort, et apporte la baraka.
La visite des Aît Moghad se fait en deux temps, d’abord ceux de M’semrir et du Dadès, ensuite ceux de Tamtatouchte (près de Imdghas, où se trouve le tombeau de Mâ Louhou).
J’ai appris cela en préparant une émission de télé. Et ce lien, entre le premier livre qui m’a fait découvrir le désert, et l’endroit où je l’habite, le lien entre les grandes tribus Sahanja du sud Saharien et la population de Tazzarine, ce grand trajet des nuages m’a fait très plaisir.
PS : il faut savoir que les gens de Tazzarine sont en majorité des Aït Atta tandis que les Aït Moghad appartiennent à la confédération rivale, pour ne pas dire ennemie des Aït Yafelman. Mais c’est une autre histoire.
7 Comments
je vous remercie bien ,pour vos efforts,qui atribues a l unite des peuples maghrebins,j ai une petite question a poser,sur mon ariere 10eme grand pere qui est venu du maroc ,precisiment de Fes,son nom est sidi mohamed ben yousef ben abdullah el ouamoudi,youcef etait amir achraf fes,vers la fin du 9eme siecle hegire,(c est tous ce qu on a comme informations).ce que je veus savoir est ce queil ya relation entre le nom aroussi qui est le nom de mon 3eme grand pere ,el la tribu oumoudi qui se trouvait au maroc,et ou ca se trouve cette tribu,nous voulant faire contact avec nos cousins marocains.merci encore une fois. Nasreddine Aroussi elyousefi el idrissi.
Bonsoir Nasreddine,
je suis désolée, mais franchement je ne sais pas. Je ne suis pas une grande spécialiste des tribus.
Il y a une carte des tribus à l’institut de la cartographie de Rabat, peut être pouvez vous localiser la tribu dessus, ou poser la question dans des forums chleuhs ou tamazight.
bonjour ,j aimerai savoir d ou vient notre nom el aroussi car mes parents sont algériens et il parait que j aurai de la famille au maroc (a oujda).merci d avance
Bonjour, El Aroussi est un nom très commun au Maroc, et je ne pourrais pas vous renseigner.
BONJOUR,
J’AIMERAI SAVOIR SI J’AI ENCORS DES COUSINS DANS LA TRIBU BEN-SBAA A SAGUIA EL HAMRA….C’EST TRES IMPORTANT POUR MOI!!!! MERCI D’AVANCE
bonjour moi je suis une des arrieres arrieres arriere petites filles de sid ahmed el aroussi tous mes arriere grand s appeller comme cela mon grand pere s appeller comme ca aussi et mon pere s appelle ahmed c est la coutume nous somme de saguia el hamra puis partis sur casablanca apres plusieur annee .je suis une ligner directe de sid ahmed aroussi je sais certaine chose de mes ancetres. que mes grand parents mes parent on bien voulus me racontre ; nous somme une famille nee avec certain dons mais je sais pas tous sur notre histoire si vous avais un livre qui parle de notre histoire de ma famille je serais ravie de l achete si vous aviez un titre a me communique cela sera tres gentil.si vous avez des questions a me posez n hesitez pas a me contacter .cordialement malika
Eh bien vous avez le livre dont cet article parle.
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