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  • Les 5 piliers de l’Islam

    Puisque c’est Ramadan, et que justement le jeûne de Ramadan est un des cinq piliers de l’Islam, c’est l’occasion d’expliquer un peu quels sont les fondamentaux de la pratique musulmane. Les cinq piliers sont les cinq pratiques que tout Musulman doit s’efforcer d’observer pour être un vrai musulman. S’il ne le fait pas, il en aura le nom, mais pas la réalité. Ils ne constituent pas des articles de dogme (c’est là profession de foi, ou Aqida), mais la façon de la mettre en oeuvre.

    La shahada, ou profession de foi

    La chahada, ou shahada, est l’afirmation de l’unicité de Dieu, et que Mahomet est son prophète.
    لآ اِلَـهَ اِلاَّ لله محمد رسول الله
    “Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète” est comme un mantra, une interjection qu’on peut répéter souvent, jusqu’à ce qu’elle devienne un automatisme. On la murmure à l’oreille du bébé qui vient de naître, on la fait répéter aux enfants tout petits, elle est répétée jusqu’à 40 fois par jour durant les prières, et tout acte religieux. Quand le musulman s’éveille, aux anges ou à Dieu (et donc après sa moirt) il doit pouvoir dire la chahada, avec conviction, mais sans avoir besoin de réfléchir. Elle doit lui devenir aussi naturelle que respirer. D’une certaine façon, elle contient tout l’Islam, proclamant l’unicité et donc la toute-puissance de Dieu, tandis que le prophétisme de Mahomet asseoit la valeur sacrée du Coran, parole de ce Dieu unique. Ou plus exactement, ce Dieu qui est le seul digne d’adoration.
    En effet le mot employé, en arabe, illah, signifie “divinité à laquelle on voue un culte”. L’Islam reconnait implicitement l’existence des dieux polythéistes, mais leur refuse toute considération, et toute adoration.

    Le converti entre en Islam en récitant la shahada, conscient de sa signification, et de sa libre volonté.

    Salat, ou les cinq prières quotidiennes

    Les cinq prières se répartissent dans la journée, de l’aube (moment où on voit un trait de lumière blanche au dessus de l’horizon) au coucher du soleil (disparition de la lueur rouge), et leur moment est déterminé par l’observation. Le muezzin appelle à la prière. Normalement, les croyants, qui ont fait leurs ablutions rituelles (mains, pieds et visage, pour pouvoir prier en état de pureté), arrêtent alors toute activité, et se tournent vers la Mecque pour un rituel composé de récitations de versets du Coran, de prières, et de génuflexions et courbures dont les différentes position vont “écrire” le nom d’Allah.
    Il n’est normalement pas permis de décaler l’heure de la prière, sauf cas impératif (voyage, maladie, opération menée par un chirurgien, etc…). En pratique, au Maroc, à l’exception peut-être de la prière du vendredi après-midi à la mosquée, beaucoup de gens prient avec des horaires souples. “Le travail aussi est une prière” est une phrase que j’ai souvent entendu, et souvent dans un café ou un restaurant, on vous servira avant de s’éclipser pour la prière.
    La prière se fait en public. Parfois retiré à l’écart, parfois à côté d’une voiture arrêtée sur le bas côté. Si un musulman entre dans la pièce où vous êtes pour faire la prière, vous n’avez pas besoin de partir, ou de détourner les yeux. En revanche, il ne faut pas passer devant lui, car ce serait se mettre entre lui et Dieu (symbolisé par la direction de la Mecque).
    ‘L’heure de la prière” peut être locale, ou celle de la Mecque. Il existe des tas d’acessoires de voyage permettant de suivre les heures de prières et de retrouver la direction de la Mecque.

    On dit parfois - parfois souvent - que les musulmans ne “prient” pas réellement, et que leur prière est toute mécanique, gestes et paroles répétées. C’est faux, en tout cas il est faux de sous entendre “à la différence du christianisme”. Si la salat comporte des obligations, c’est un peu comme le chapelet et les génuflexions catholiques. Mais comme dans tout rituel religieux musulman, l’essentiel est l’intention, la nyah, le fait de vouloir prier Dieu, de vouloir l’adorer. Sans cette intention, la prière n’existe pas.

    De plus, au moment de la période de prosternation, il est recommandé de faire des invocations, car elles seront plus facilement exaucées à ce moment là. Ce sont les du’a, ou “appels” à Dieu, c’est à ce moment là que le musulman va demander, pour lui ou pour un autre, de soulager une peine, d’exaucer une prière, d’éclairer un choix, etc. Les duas peuvent aussi être des “appels d’adoration”, un peu comme nos litanies.

    Le musulman sunnite ne parle pas avec Dieu dans la prière, mais il s’adresse à lui (pour les shiites, le véritable dialogue avec Dieu est possible).

    C’est le plus important des piliers. On doit vraiment s’efforcer de le pratiquer en toute circonstances, si il n’y a pas d’eau pour les ablutions, on utilisera du sable, si on ne peut pas s’agenouiller et se relever, on fera la prière assis, si on ne peut pas parler, on la fera mentalement.
    Certains courants de l’Islam considèrent qu’on s’excommunie si on ne la pratique pas. La plupart, cependant, pense qu’il suffit de la reconnaître comme un des piliers pour rester un musulman, et celui qui ne la pratique pas est alors simplement un pécheur.

    Un site décrivant le déroulement de la prière

    Zakaat, l’aumône aux pauvres

    C’est une aumône obligatoire, une taxe en quelque sorte. Elle est calculée chaque année lunaire, sur les profits de l’année précédente, et le musulman doit reverser celle-ci à des bénéficiaires strictement définis :

    • Les pauvres
    • Les nécessiteux, un peu moins pauvres que les pauvres, mais qui ne peuvent pas vivre correctement
    • Les nouveaux convertis, pour les affirmer dans leur foi
    • Des domestiques et des captifs, qui peuvent ainsi se libérer
    • Les surendettés, à condition que leur dette ne soit pas contraire à la morale
    • Les voyageurs en détresse
    • Les oeuvres de Dieu (écoles, hôpitaux, etc…)
    • Ceux qui collectent la zakat (pour éviter les tentations ?)

    Les pauvres auxquels on distribue la zakat ne doivent pas appartenir à sa propre famille, que l’on a l’obligation d’entretenir. Car dans ce cas, ce serait satisfaire à cette obligation au détriment de la zakat.

    La zakat porte sur les profits monétaires, le bétail, le fruit, et les céréales, les marchandises, et le minerai. Elle n’est due que si le musulman possède un montant minimum (actuellement environ mille euros) pendant toute l’année lunaire précédent le calcul de la Zakat.

    Elle est complémentaire de l’aumone libre, que l’on peut faire à tout moment de l’année, et qui est aussi fortement recommandée. Celle-ci peut prendre des formes très diverses. Ainsi, un vieux musulman égyptien avait l’habitude, tous les vendredis, d’aller acheter des petits oiseaux au marché pour leur rendre la liberté.

    Au Maroc, et particulièrement chez les Berbères du Sud, on pratique un peu différemment. Par exemple, la zakat est prélevée au moment où l’on rentre les récoltes dans l’agadir. Au moment où le grain est mesuré pour aller dans la resserre du proprétaire, un dixième est mis de côté pour le gardien, et un dixième pour les pauvres et la communauté.

    Le jeûne de Ramadan

    Là on vous a déjà donné pas mal de détails.

    En plus des malades et de ceux qui voyagent, les pauvres ne sont pas tenus de faire Ramadan (enfin les vrais pauvres), en effet comme ils ont faim toute l’année, et jeûnent plus souvent qu’à leur tour, cela n’aurait pas de sens. Mais comme Ramadan est aussi un mois de charité, où on nourrit les pauvres, celui qui a suffisamment à manger le soir, et peut rompre le jeûne doit alors pratiquer Ramadan.

    Le pélerinage à la Mecque

    Obligation pour tout musulman capable de l’effectuer (physiquement et matériellement), le pélerinage, ou Hajj, se fait à la Mecque et Medine, et se termine au moment de l’Aïd el Kebir.
    Il dure 6 jours, pendant le .
    Il comporte plusieurs rituels, qui semblent remonter en fait bien avant l’Islam.
    Les principaux sont : faire sept fois le tour de la Kaaba et l’embrasser, courir sept fois entre les monts Safa et Marwa (deux collines en fait, qui symbolisent hagar chassée au désert et cherchant frénétiquement de l’eau), boire l’eau de la fontaine Zem-zem (qui surgit miraculeusement au pied d’Ismael), lapider le rocher du diable, à Mina, et sacrifier un mouton le soir de l’Aïd El Kebir.

    Mais la Mecque souffre de sur-population pendant la période du pélerinage, avec plus de deux millions de pélerins chaque année. Les accidents mortels arrivent régulièrement, mouvements de foule et panique, et malgré un contrôle strict du nombre de pélerins autorisés, la maîtrise de la foule est de plus en plus difficile.

    Les rituels sont de plus en plus symbolisés, on pointe vers la Kaaba au lieu de l’embrasser, la course entre les deux collines a été remplacée par une marche ordonnée, les piliers du diable ont été remplacés par de longs murs, le sacrifice du mouton peut être délégué à une personne, l”eau de Zemzem ne se boit pas directement à la fontaine, elle est distribuée dans les mosquées, et on parle maintenant de diminuer la circulation autour de la Kaabah en restreignant les femmes à un cercle extérieur.

    Les pélerins sont tous vêtus de la même façon de vêtements blancs, qui pour les femmes ne doivent pas couvrir les mains et le visage. (Ces vêtements peuvent être plongés dans l’eau de Zemzem, et serviront alors de linceul, plus tard). Ils symbolisent la pureté, et l’abolition des différences. Se fâcher, tuer un être vivant, ou avoir des relations sexuelles pendant qu’on porte ces vêtements (ihram) invalide le pélerinage.

    La veille de la lapidation du diable, les pélerins se rassemblent sur le mont Arafat, où Mahomet donna son dernier sermon. Au Maroc, on a l’habitude, dans le sud, de “faire Arafat”, c’est à dire de sacrifier un boeuf ou un autre animal, quelques jours avant l’Aïd El Kebir.

    Les autres piliers, et le djihad

    Comme rien n’est jamais simple en Islam, les chiites reconnaissent d’autres piliers, différents encore pour les Ismailiens et les duodécimains.
    Sans rentrer dans le détail, ce qui se rajoute essentiellement, c’est le djihad.
    Mais pas, ou peu, au sens de guerre contre les infidèles. Le djihad, la guerre sainte, en Islam, c’est avant tout la guerre contre ses propres faiblesses et l’effort pour avancer sur le chemin de la foi. S’y aoutent l’effort pour faire le bien, et le rejet de ce qui est mauvais.

    2 Comments

    1. David D
      Posted 5 oct '07 at | Permalink

      Que de détails!
      De l’extérieur la pratique de l’Islam semble complexe.
      Il semble que cette impression soit justifiée comme à chaque fois que l’on aborde une autre culture sans y avoir été initiée.

      Je note que la générosité tient une place très importante. Qu’en est il de la tolérance vers les croyants d’autres religions?

    2. Posted 5 oct '07 at | Permalink

      La pratique de l’Islam reste plus simple que celle de la religion juive, mais elle est effectivement marquée par plus de rites extérieurs que le Christianisme.

      Cependant, autrefois, les cas de conscience sur le bon ou le mauvais suivi du jeune du carême, la validité d’une confession, etc… le valait bien, à mon avis. Mais il est vrai qu’on doit à Saint Paul d’avoir allègrement bazardé tout le rituel juif avec la circoncision, alors qu’après tout, selon les Evangiles, le Christ n’était pas venu pour enlever un iota à la loi, jsute la revivifier.

      Passons :)

      La tolérance envers les autres religions est diverses selon qu’il s’agit des religions du Livre ou des autres, les “adorateurs” c’est à dire ceux qui ont d’autres dieux que le Dieu unique.

      Pour ces derniers, ils n’ont pas droit d’existence officielle dans l’Islam, et un bon musulman s’abstiendra de les fréquenter.

      Pour les premiers, c’est à dire les juifs et les chrétiens, le Coran est très clair : ce sont des gens du Livre, “Ceux qui croient [dans le Coran] et ceux qui suivent les Ecritures [Juives] et les Chrétiens et les Sabiens, - et quiconque croit en Dieu et dans le Jugement Dernier, et qui se comportent avec droiture, recevront leur récompense du Seigneur. Et ils ne doivent avoir ni peur ni chagrin”.

      D’où un respect, une tolérance même beaucoup plus organisée et constante que chez les chrétiens. De tout temps les gens du Livre ont eu un statut qui les protégeaient, la dhimma, contre le paiement d’un impôt) en remplacement justement de la Zakat à laquelle ils n’étaient pas assujettis. Leurs droits, sans être équivalents à ceux d’un musulmans, étaient bien mieux protégés que ceux des juifs en Europe.

      Et quelle que soit la religion, et même si beaucoup l’oublient, malheureusement, il est clairement dit aussi dans le Coran qu’on ne doit pas tuer quelqu’un pour le convertir, ni le convertir de force, Allah étant le seul juge de son coeur, et que la seule guerre juste est une guerre défensive (mais sans la théorie de la proportionnalité).

      Cela dit, cette tolérance n’a rien à voir avec notre tolérance laïque, ou plutôt notre liberté de culte. Un musulman ne peux pas, par exemple devenir chrétien, dans les pays les plus soumis à la charia, il sera mis à mort, au Maroc, il risque la prison, et dans tous les cas il sera mis au ban de sa famille.

      La pratique religieuse est aussi encadrée, les églises par exemple n’ont pas le droit de sonner les cloches, les manifestations publiques doivent être restreintes (mais les pélerinages juifs sur les tombes des saints marocains se pratiquent beaucoup).

      Bref, en dehors de tout “dévoiement”, je dirais que le Coran a organisé la tolérance religieuse, ce qui a - relativement - empêché les exces, mais qu’ensuite cela dépend de chaque culture. En Arabie Saoudite, par exemple, les shiites sont traités quasiment comme des dhimmis, n’ont pas le droit de chômer leurs jours saints.

      Vous avez raison, la générosité est un des points essentiels de l’Islam. Et à chaque fois que je rentre du Maroc, je suis plus choquée de voir notre propre indifférence à ce qui se passe autour de nous. C’est d’ailleurs un des points d’appuis des fondamentalistes, qui, dans tous les pays, pratiquent cette générosité concrète.

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