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  • Les Aïssaouas, une confrérie traditionnelle sur le Web

    Suite au commentaire de Patrick, dont je vous recommande le blog de souvenirs au Maroc, Pas à pas se fait notre chemin, et après lui avoir répondu rapidement, je cherche un peu plus d’informations sur les Aïssaouas, pour conforter ma réponse de mémoire.

    Les Aïssaouas sont sans doute moins connus en France que les Gnaouas, mais au Maroc, ils ont autant d’importance. Comme les Gnaouas, ils sont une “nébuleuse” qu’on aborde sous différents angles.

    Tribu du sud, entre Tafraoute et Taroudant, ils sont à l’origine d’une des plus importantes confréries d’Afrique du Nord. Fondée au XVI° siècle par Sidi Mohammed Ben Aïssa, le centre en est à Meknès, où le saint est enterré.

    Il faudrait un site entier pour parler des zaouïas marocaines, et de ce qu’elles ont représenter. Résumer en disant qu’elles sont l’équivalent local – mutatis mutandis – des grandes abbayes du Moyen-âge, à la fois centre religieux, d’étude, d’accueil des pauvres, et parties prenantes dans la politique, comme réseau de pouvoir et contre-pouvoir permet de se faire une bonne idée.

    Une zaouïa s’organise autour d’un saint de l’Islam, un Sidi, un homme pieux aimant Dieu, et à qui Dieu donne la Baraka. La baraka, c’est beaucoup plus que la “chance” en français, c’est le pouvoir, celui de faire des miracles, faire jaillir une source, guérir les malades, expulser les djinns, et plus généralement protéger ses gens. La Baraka peut être héréditaire. Le Sidi transmet ses pouvoirs à ses descendants, et c’est ainsi que peu à peu, les Gnaouas, les Aïssaouas ou d’autres personnes, grâce à ce pouvoir hérité, vont devenir une tribu à part.
    La plupart des membres de la confrérie sont membres de la tribu d’origine, mais, dans le cas des grandes confréries, on peut aussi accueillir des extérieurs. Ils participeront à la confrérie, mais n’auront pas la même Baraka.

    La zaouïa, c’est le bâtiment central de la confrérie, et en même temps la confrérie. Tout comme l’abbaye est à la fois le bâtiment, l’organisation, ses membres et sa culture. Le bâtiment se construit autour du tombeau du Saint (le marabout) qui focalise toute la baraka. Il comprend généralement une auberge, où les pèlerins sont accueillis, une mosquée, une école coranique, avec sa bibliothèque, un hôpital. On soigne beaucoup les malades mentaux dans les zaouias, grâce à leurs rites spécifiques.

    Car les zaouïas sont imprégnées de soufisme. Deuxième sujet, sur lequel on pourrait faire tout un site, et un troisième sur les spécificités du soufisme marocain. Le soufisme, c’est la voie mystique et ésotérique de l’Islam. Le croyant cherche à dissoudre son ego, par le rappel constant de Dieu. Ce rappel (dikhr) se fait notamment par les longues litanies, qui conduisent à la transe, la répétition des noms de Dieu, ses louanges, celles des saints. Il peut se faire à travers d’autres rituels, comme par exemple la danse (celle des derviches), et la transe, liée à la baraka permet l’exécution d’autres rituels. On marchera pas exemple sur le feu….
    Le soufisme est un mouvement mystique, ascétique. Il est aussi craint par le pouvoir, pour sa puissance, et spécialement dans le sud du Maroc, les zaouïas ont été des acteurs essentiels, piliers d’organisation et de résistance du bled al siba (pays de dissidence) contre le maghzen (partie parfois minuscule du Maroc soumise effectivement au pouvoir des sultans).
    En terre d’Islam, donc soumise à Dieu, tout chef religieux est une menace potentielle pour le pouvoir politique…

    Les rituels des confréries ont aussi fait la place aux croyances et pratiques pré-islamiques. Rituels magiques interdits par l’Islam, et acceptés parce qu’ils deviennent la manifestation de la puissance du Dieu, à travers la baraka accordée au saint.

    Ce qui restera de cette spiritualité varie selon les gens. Certains y verront seulement le rituel, le mouton ou la chèvre à sacrifier, la puissance du sortilège, par exemple celui qui attache les maris sur la grille de cet autres marabout de Marrakech. D’autres seront surtout sensibles à la mystique, à cette quête d’oubli de soi dans le divin. Mais très clairement, aujourd’hui, on ne parlera ouvertement que de la deuxième partie, des rituels, du dikhr et des incantations. La magie n’existe pas, ce sont les autres, personne n’est au courant, le voisin peut être… à se demander à quoi servent toutes ces mains de Fatima et autres protections contre le mauvais œil ?

    Les Aïssaouas sont parmi les plus craints au Maroc. J’aime beaucoup l’expression de Patrick, “les pères fouettards”. Leurs rituels sont terribles, ils mangent notamment des serpents crus. Leur puissance aussi est grande. Leur zaouïa de Meknès est alliée à celle de Moulay Idriss, la ville sainte encore interdite, où repose le fondateur assassiné de la première dynastie marocaine.

    Ces rites ne sont pas mentionnés sur leur site. Car ils ont un site internet, où la partie religieuse de leur rituel est bien expliquée. Comme on dit souvent au Maroc “entre tradition et modernité” ! Je vous conseille la visite de ce site, et notamment le fichier MP3 qui donne un tout petit extrait d’une litanie. Vous fermez les yeux, vous vous imaginez au cœur de la nuit, dans une petite pièce, semi-obscure, les rythmes des tambours ont commencé depuis longtemps, et vous participez à ce chœur grave et régulier, pendant des heures….

    One Comment

    1. bouaksa
      Posted 26 oct '07 at | Permalink

      je voudrais s’avoir a ce qu’il ya des livres concernant les “hakma de aissaoua” et leur secret

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