On a vu des criquets dans le sud du Maroc
Il pleut cette année sur l’Afrique du Nord, et si la pluie est une des ressources les plus précieuses, elle est aussi dans certaines régions synonyme d’une calamité pire que la sécheresse : les criquets.
Criquet pélerin sur un essui-glace de 4*4
On a vu la semaine dernières des nuages qui remontaient de Goulmim vers Tiznit et Taroudant, un risque très gros dans cette région agricole. Il semble que le bulletin d’octobre de la FAO, qui ne prévoyait aucune remontée d’acridien, était optimiste.
Difficile de lutter contre les acridiens
La seule lutte efficace est entre la ponte des oeufs et l’envol. Ensuite il est trop tard, les nuages se dispersent simplement au passage des avions aspergeurs pour se reformer. Les criquets ont peur du bruit. Une fois que les nuages sont formés, on peut tenter de les enfumer un peu, les enfants crient pour essayer de les faire partir quand ils arrivent sur les champs.
Ces méthodes peuvent être efficaces sur de petites colonies pas trop denses, ou sur des individus isolés, mais pas sur les vrais nuages. De plus, il s’agit simplement de déplacer le problème chez le voisin.
Les frontières politiques, inconnues des insectes, empêchent malheureusement une lutte efficace, entre des pays sub-sahariens trop pauvres pour réellement éradiquer le fléau, et une Algérie peu encline à dépenser de l’argent dans son désert pour aider le Maroc. Les zones de nidification sont à la frontière commune entre l’Algérie, la Mauritanie et le Mali.
Un petit nuage de criquets
Il y a un an, des criquets sont passés à Mezgarne, heureusement isolés, et les dégats ont été limités.
Les photos qui illustrent cet article ont été prises il y a trois ans, sur la piste entre M’semrir et Tamtatouchte. Les criquets pélerins sont rouges, parce qu’ils ne sont pas encore arrivés à maturité. Quand ils ont fini leur développement, ils deviennent jaunes.
Quand les nuages sont vraiment importants, et ont mangé toute la végétation, ils peuvent même dévorer les tissus en coton et en fibre végétale.
Le seul aspect positif des criquets, c’est qu’ils sont parait-il une nourriture de choix. Le kilo de criquets se vend dans les 60 dirhams au Maroc, le même prix que la viande.
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