Cette fois-ci, c’est dans un petit village du Haut-Atlas que nous nous rendons, à 70 kilomètres (une heure de route) de Ouarzazate, en direction de , dans la petite commune rurale de Tazadout (un nom berbère, un nom féminin, puisque commençant et finissant par T, et désignant la femelle du singe. Le singe, lui, s’appelle Zatout). Village berbère et berbérophone, dont les trois familles arabophones sont bilingues, et donc bien intégrées.
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Tazadout est en pleine montagne. Au cœur de l’hiver, il peut arriver que ses 42 familles soient isolées pendant quelques jours, une semaine, par la neige. Les constructions traditionnelles de terre battue et d’argile sont un bon isolant, mais elles sont plus difficiles d’entretien, et commencent à être remplacées par des maisons en ciment.
Brahim El Guabli est instituteur à Tazadout, depuis plusieurs années. Les 42 familles ont beaucoup d’enfants (chaque foyer compte en moyenne 8 personnes) et l’école est bien remplie. En plus de ses cours, où Brahim assure un programme de formation pour les femmes. L’école ne doit pas rester dans ses murs, surtout dans la population rurale, encore fortement illettrée. Il faut alphabétiser, former, sensibiliser.
Le programme est vaste, importance de l’éducation, l’hygiène, et les MST, informer sur le nouveau code de la famille, qui peine encore à s’installer vraiment dans les villages, ateliers d’activités (cuisine, broderie…) Il aide l’association, forme peu à peu ses membres, leur apprend leurs droits et leur devoir. C’est ce type d’action, de petites actions individuelles, qui permettent peu à peu au Maroc rural d’évoluer. Apporter la lecture et l’écriture aux adultes et leur expliquer la loi les rend moins dépendants des administrations et aide à lutter contre une corruption malheureusement encore très répandue. Aujourd’hui, il cherche à construire une salle supplémentaire dans l’école, pour son association « Education et Solidarité ». Aidé par des associations françaises, en relation avec deux collèges de la ville de Dreux, il a besoin qu’on l’aide encore, pour trouver les moyens et mobiliser les énergies.
La salle servira notamment de bibliothèque multimédia, avec des ordinateurs qui pourront être utilisés par les élèves et les familles de Tazadout, elle servira d’espace de lecture, elle accueillera les séances de formation (et notamment celles du programme de formation des femmes), servira aussi de salle d’exposition, et permettra de pallier à l’état « lamentable » de deux des trois classes. Elle sera gérée par les professeurs, tous membres de l’association, qui donnent chacun une demi-journée bénévole pour l’animation, en plus de leurs heures de classes. Et en attendant, même sans salle, on se débrouille ! Récemment, un couple de musiciens français sont venus passer quelques jours à Tazadout et organiser des ateliers musicaux… que ce soit dans les salles de classe ou dans la cour, les petits s’en sont donnés à cœur joie !
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