Donc, comme je vous l’ai déjà dit en vous envoyant vers notre album photo sur la page de Mezgarne sur Facebook, le Moussem des Roses 2011 a été un peu particulier, très simple, en petit comité, et finalement très proche de ce qu’il a dû être il y a vingt ou trente ans, avant de devenir une attraction touristique majeure du Sud Marocain.
Un moussem 2011 sans Miss Rose et sans défilé
Cette année, les officiels se sont faits tout petits, quasiment absent. Alors que Kelaa dépend maintenant de la toute nouvelle province de Tineghir, le gouverneur n’a pas été vu au festival. Quelques jours avant celui-ci, la nouvelle que le défilé et l’élection de la Reine des Roses étaient annulés a été communiquée, de façon assez discrète (comme d’habitude), puisque seuls quelques sites locaux s’en sont faits l’écho.
Pourquoi ces annulations ? A cause de la conjonction entre les événements de Marrakech, et le mouvement du 20 février.
La région de Tineghir et de Boumalne est très revendicative. C’est à Boumalne que des jeunes amazighs ont été incarcérés pour avoir brûlé un drapeau marocain. Donc en ces temps de contestation, il était plus sage pour le gouverneur d’éviter de se montrer. Ce qu’il a fait en se contentant d’inaugurer le nouveau bâtiment de la commune, flambant neuf, un peu plus loin sur la rue principale, et de ne pas apparaitre devant les militants qui régulièrement utilisaient leurs mégaphones pour faire entendre leurs revendications.
L’autre point était bien entendu la crainte d’un attentat, dans un événement qui regroupe beaucoup de monde et des touristes dans un espace restreint. Bien sûr Kelaa M’Gouna n’est pas Marrakech, mais on ne sait jamais, et une inspection des lieux a été faite par un chien renifleur avant le début des célébrations. A mon avis, c’est plus pour « montrer » qu’autre chose, car étant donné l’absence totale de contrôle sur les participants, spectateurs, etc… si « on » avait vraiment voulu, « on » aurait pu.
Mais le résultat c’est que le moussem, cette année a été plus que convivial, en petit comité, et finalement beaucoup plus sympathique, et beaucoup plus proche de ce qu’il devait être il y a un demi-siècle, quand seuls les marocains venaient à Kelaa M'Gouna pour la fête.
Beaucoup de roses dans les jardins et moins de foule à Kelaa Mgouna
C’est un peu le problème d’une fête « agricole » à date fixe. La récolte n’est pas toujours finie, ou bien elle l’est depuis longtemps. Les années précédentes, la récolte était largement terminée au moment du Moussem, et il restait peu de roses dans les jardins. Cette année c’était l’inverse : le froid tardif (il a même neigé sur les hauteurs de Tichka tout début mai) et en même temps des jolies pluies et quand même suffisamment de soleil ont donné une récolte abondante mais tardive. C’était donc un bonheur de se promener dans les jardins de rose, odorants et abondamment fleuris.
A l’inverse, les rues de Kelaa n’étaient pas aussi bondées que lors d’un moussem normal. On avait la place pour se promener tranquillement, regarder les stratégies des vendeurs de colliers de roses, les étals à même le sol des femmes de la région qui vendaient des foulards et du prohr, une sorte d’encens, le vendeur de glace (qui a obstinément refusé que je le photographie « comme une femme »), les enfants qui mangent des glaces, les préparatifs des musiciens, et les visiteurs qui passaient leur temps à se faire photographier entre eux.
Les différentes troupes qui étaient venues de toute la région du Sud étaient aussi nettement plus disponibles pour se laisser photographier. J’ai notamment retrouvé un Gnaoua dont j’avait fait le portrait quelques années avant. Ne trouvez vous pas que la ressemblance est frappante ?
un peu plus âgé (six ans après)
Des danses de qualité, avec le public
Nous avons assisté à l’exhibition de trois troupes, une originaire de Zagora ou de Tissint (il m’a semblé reconnaître des figures de la danse du poignard), la troupe du Mgoun, qui pratique la danse des abeilles, en berbère, Ahaouache Tizouit, et bien sûr les Gnaouas.
Les trois spectacles étaient de grande qualité, par des groupes de haut niveaux, de ceux qu’on invite dans les grandes manifestations. Mais comme les officiels n’étaient pas là… les spectateurs en on profité, il on pu se mêler à la troupe, danser avec eux, comme cela se pratique en vrai dans les villages.
En pratique, le rythme de la danse des abeilles est très difficile à suivre, donc là les gens ont simplement regardé. Mais ils étaient quand même sur la scène pour en profiter au plus près.
Je vous laisse regarder les photos de l’album juste en dessous. J’ai essayé de faire une « petite » sélection, nous avons vraiment passé une belle journée à Kelaa Mgouna cette année. Heureusement nos clients, qui étaient venus pour notre circuit Moussem des Roses ont pu profiter de la fête, malgré les aléas de l’organisation marocaine et les imprévus liés à la situation actuelle. C’est finalement l’essentiel !
One Comment
tres joli. Le Maroc est tres beau, il faut voir pour croire.
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