L’agadir berbère, c’est le grenier fortifié, la maison aux quatre murs fortifiés où on abrite les récoltes derrières des portes en bois de tamaris peintes aux motifs de chaque famille.
L’agadir, c’est tout simplement le mot qui désigne le mur, et la station balnéaire la plus européanisée du Maroc tire son nom de ses importantes murailles, entièrement détruites par le tremblement de terre de 1962.
La reconstitution qui en a été faite tout en haut de la colline donne une idée, en taille réduite, de ce qu’était cette forteresse. Les murailles d’Azemmour permettent de l’approcher, mais, encaissées au fond de l’estuaire, elles ne dominent pas toute la baie comme le faisait l’ancienne Agadir, surveillant les bateaux de la route de l’or et des esclaves, et les pirates variés.
Les petits restaurants de poisson au port
Pour des raisons de sécurité, s’est reconstruite hors les murs, en bas, sur un terrain beaucoup plus stable. De l’ancienne ville, ou medina, elle a gardé la blancheur, et c’est tout.
Même l’immense souk central a des allées tirées au cordeau.
Agadir n’est pas le Maroc, pas plus que Saint-Laurent du Var n’est la France. C’est un immense complexe touristique, une longue succession d’hôtels et de golfs en bord de mer, une concentration de restaurants dont les noms mêmes sont français, anglais, allemands et même russes. On trouve à Agadir autant de Mozart Weinstübe que de « restaurant de la casbah », et autant de boîtes de nuit que de parasols sur la plage.
La plage d’Agadir le soir
L’été, les touristes qui envahissent la ville se partagent équitablement entre marocains et européens. En hiver, on trouve des gens qui viennent prendre une petite dose de soleil, ou des retraités qui viennent pour plusieurs mois, dans des petits appartements-hôtel, ou bien encore dans des mobiles homes, dont les convois s’étirent sur les routes en provenance de Gibraltar à partir de fin octobre.
Agadir n’est pas que cela. C’est un des plus grands ports sardiniers du monde, et un des plus grands ports du Maroc, tout court. C’est un spectacle que j’apprécie particulièrement quand je bulle sur la plage et que je vois passer au loin les cargos qui vont traverser l’Atlantique ou doubler le Cap de Bonne Espérance.
Agadir est le centre d’expédition de toutes les cultures de la riche plaine du Souss-Massa. Fruits et légumes arrivent tous les jours, pour être ré-expédiés, avec les poissons, dans tout le Maroc et en direction de l’Espagne et de l’Europe. La route d’Agadir est donc encombrée de camions, que les marocains doublent n’importe comment, ce qui attire policiers et radars.
Enfin, Agadir est une ville étudiante, avec une grande université, et quelques une des plus grandes écoles de commerce du Maroc.
Les cabanes de pêcheurs d’Aglou
Si vous voulez faire autre chose à Agadir que bronzer, golfer ou surfer, vous pouvez visiter Aglouet ses cabanes de pêcheurs accrochées à flanc de falaise. En dehors des mois d’été, le village est désert, sauvage, et beau.
Vous pouvez aussi descendre dans la réserve du Souss-Massa, paradis des oiseaux et des ornithologues.
Plus au nord, les cascades d’Imouzzer font un but d’excursion pour la journée. On les atteint par une petite route de montagne qui serpente le long des pentes escarpées de l’Atlas, et une petite demi-heure de marche sur un chemin ombragé.
Enfin, à deux heures de route, Tiznit, qui ouvre le grand Sud, et qui est fameuse pour ses orfèvres d’argent.
Laissez un commentaire