Le Maroc part de très loin en écologie, on est d’accord. Mais les choses bougent depuis plusieurs années, avec des prises de conscience de plus en plus nombreuses. Le frère du roi, Moulay Rachid, a toujours été un grand passionné d’écologie. Il avait notamment un projet de ville autosuffisante d’un point de vue écologique et énergétique, il y a quelques années.
Grâce à l’impulsion royale et à la coopération internationale, les grands chantiers commencent, l’objectif étant de fournir en 2020 plus de 40% de la consommation du Maroc à base d’énergies renouvelables.
Intensifier le développement de l’énergie solaire
Les appels d’offres vont être lancés, pour la construction de plusieurs centrales à l’énergie solaire. Celles de Ouarzazate devraient totaliser 500 MW, d’autres sont prévues à Lâayoune, Tarfaya, Boujdour, un site près de Fès. En tout ce programme, qui va coûter plus de 9 milliards de dollar, devrait permettre de construire à l’horizon 2020 une production d’environ 2.000 MW, et fournir plus de 12% de l’énergie utilisée au Maroc. Le roi Hassan II avait développé les barrages, son fils continue ses grands programmes.
Par ailleurs, des financements et des aides sont proposées pour les particuliers qui souhaitent investir dans le solaire.
L’énergie éolienne n’est pas en reste au Maroc
On le sait bien au pays du Chergui (un vent chaud, qui souffle à travers le désert et apporte souvent la tempête de sable), il y a du vent.
C’est donc à Tanger que le Maroc a ouvert le plus grand parc éolien d’Afrique, 165 éoliennes pour 250 millions d’euros. D’autres parcs sont prévus, un deuxième à Tanger, puis Taza, Laayoune, Tétouan, Boujdour…
L’impact de ces grands projets est triple :
- Fournir au Maroc de l’énergie renouvelable, moins chère que le pétrole, et adaptée à son climat.
- Sensibiliser les Marocains à l’utilisation de ces énergies.
- Promouvoir un secteur d’activité, et des métiers, notamment de maintenance. A terme, la diffusion de l’énergie solaire et éolienne auprès des particuliers demande de nombreux techniciens de maintenance, près du client, et pas « de l’autre côté de Tichka ».
Définir des zones naturelles à préserver
21 zones à préserver pour leur biodiversité ont été retenues. Des panneaux apposés sur les routes enjoignent les passants à les apprécier et à les respecter. Mais comment ? Se pose aussi la question des moyens, car dans un pays où le dépassement de vitesse se règle encore la plupart des cas avec un petit bakchich, je vois assez mal comment des gardes verts pourraient faire respecter efficacement ces zones. Ils devraient être assez nombreux, et faire preuve autant de diplomatie que de fermeté.
Mission impossible ?
L’avenir le dira, mais c’est sans doute l’initiative qui me fait le plus douter.
La création d’un label bio au Maroc
La darija n’a pas de mot pour « bio », on dit plutôt beldi, qui veut dire « du pays ». Bref, on oppose une production industrielle à une production locale, qui elle serait naturellement bio.
Si cette approche est grossièrement juste, dans la pratique, beaucoup d’agriculteurs beldi emploient des produits chimiques, ou des aliments pas toujours très bio pour nourrir leurs animaux.
Par exemple, dans les petites exploitations, les volailles sont aussi nourries avec des déchets, des pelures de fruits, et il suffit que ces fruits proviennent des grandes exploitations vers Agadir pour que la chaîne bio soit complètement rompue.
Un label vert est en voie de création au Maroc. Et il portera d’abord, en priorité, sur les deux produits phares, deux produits berbères : safran que vous pouvez acheter dans notre boutique et argan, dont les coopératives de production se sont tellement multipliées qu’il est parfois difficile de la distinguer de l’huile alimentaire de base (surtout dans les bouteilles bien chères vendues dans les centres touristiques).
En ce qui concerne l’arganier, étant donné qu’il n’est pas cultivé, le label garantira essentiellement la pureté de l’huile. Pour le safran, il faudra s’assurer du respect des modes de cultures traditionnelles, telles qu’ils sont encore pratiqués à Taliouine
Des projets variés
Dans les projets présentés lors de la journée de la Terre, on peut lister :
- la préservation des écosystèmes marins côtiers par l’utilisation de récifs artificiels, pour améliorer la biodiversité marine (eh oui, le Maroc est un pays de grande pêche)
- la lutte contre la désertification, dans plusieurs zones du royaume, notamment par la reforestation (ça on va vous en parler dans un troisième billet)
- l’utilisation comme énergie du gaz de certaines décharges.
- des actions de sensibilisation, qu’on a déjà pu voir à la télévision marocaine, avec notamment des journées de ramassage des déchets par les écoliers marocains
Voilà un bref aperçu des grands chantiers écologiques du Maroc. Et les privés ? Et le tourisme ? Dans le prochain article, nous vous présenterons quelques écolodges, et dans le suivant, une initiative à laquelle nous nous associons, pour la reforestation et la lutte contre la désertification.
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