Agadir vit de la pêche, (et des cultures de la vallée du Souss-Massa) bien plus que du tourisme.
Le premier port sardinier mondial envoie des bateaux pêcher très loin au large des côtes marocaines, et se heurte à la concurrence des bateaux-usines japonais qui ont signé des contrats d’exploitation (de décimation ?) des ressources halieutiques avec quelques grands pays africains, comme la Mauritanie (en échange de l’autoroute qui va jusqu’à Nouakchott).
C’est donc normal que la ville soit le siège du Salon de la Pêche et de la Valorisation des Produits de la Mer Agadir Fish Morocco 2009 qui a vient d’avoir lieu.
Un des sujets importants sera le projet du parc Halieutique d’Agadir, Haliopolis.
Ce nouveau projet est celui d’un grand parc halieutique, qui donnerait donc à Agadir une capacité de production d’élevage.
Le poisson d’élevage n’est pas obligatoirement une panacée à la pêche. Il est souvent nettement plus fragile, difficile à élever, à cause de la concentration des poissons, mais quelques espèces ont pu être adaptées avec succès.
C’est de toute façon un passage obligé aujourd’hui, car si nous continuons à pêcher au même rythme, en descendant de plus en plus profond, comme nous le faisons, dans 50 ans, les mers auront perdu la plupart de leurs poissons, et ce de façon irrémédiable.
La valorisation des produits de la pêche
Le Maroc souhaite se développer dans ce sens. Plutôt qu’être un producteur « brut », il faut améliorer les techniques, la qualité du produit, et y mettre de la valeur ajoutée. En clair, prévenir à l’avenir la diminution des revenus liée à la diminution des ressources en orientant différemment la filière.
Or la pêche au Maroc est encore, en dehors d’Agadir, et peut être de Safi, très artisanale. Les petites barques colorées des pêcheurs d’Essaouira ou El Jadida rapportent une pêche vivrière qui se vend immédiatement sur les marchés (ou qui se déguste dans les grillades près des ports, pour le plus grand bonheur des touristes).
Dans le domaine de la pêche comme ailleurs, le Maroc est de plus en plus « à deux vitesses ».
Les mots du poisson au Maroc
Curieusement, dans beaucoup de langues, les noms de poissons sont parmi les plus difficiles à traduire. En français, par exemple, la même espèce pourra avoir des noms différents selon les lieux où elle est pêchée, ou l’état dans lequel elle se trouve. Et à l’inverse, le même nom, dans deux endroits différents, pourra désigner un poisson différent.
Alors que quelques noms de poissons viennent de l’arabe, comme par exemple le thon et l’albacore, les noms utilisés sur le marché d’Agadir ou de Safi viennent pour beaucoup de l’espagnol, car ce sont ces derniers qui sont à l’origine de l’organisation de la pêche.
En dehors de quelques poissons universellement connus, la sole, la sardine, le thon, la raie, j’achète beaucoup « à l’oeil ». J’ai appris le nom du Saint Pierre, qui est « le poisson de Moïse » (El Hout Moussa), et la feuille de laurier qui l’assaisonne est quant à elle la feuille de Moussa.
Pour finir… je vous conseille notre recette de tajine de thon au chou… et au safran.
Et la lecture d’un blog « du nord », d’un Canadien amoureux des énormes poissons que sont les baleines. Son post sur Daniel Pauly et la conséquence de la grande pêche commerciale. Ce ne sont pas les petits pêcheurs d’Essaouira qui sont responsables, ni même les grands navires marocains, mais il est temps d’agir !
2 Comments
président en France d’un important club de pêche, je recherche sur agadir un club ou spécialiste avec lequel nous pourrions pratiquer la pêche en mer ou le surf casting.pouvez-vous m’indiquer où je peux m’adresser. Nous partons en général entre 6 et 10 pêcheurs
merci
Bonjour, malheureusement je n’ai pas d’adresse sous la main, je vais me renseigner
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