La Gazette du Chergui

Avec la date de Ramadan qui s’avance peu à peu dans l’été (cette année, Ramadan commencera aux alentours du 22 août), la planification des voyages culturels devient de plus en plus difficile.

Prévoir les dates des moussems Trois choses jouent sur les dates des moussems :

• le calendrier musulman, pour les dates liées directement à une fête religieuse. C’est le cas de beaucoup de moussems du sud et notamment à Tazzarine dont la date dépend du Mouloud, l’anniversaire de la naissance du prophète. Là c’est facile, un simple calcul permet de savoir, à un ou deux jours près, la date du moussem
• la date des récoltes, comme le moussem des Roses ou le moussem des dattes d’Erfoud.
• une programmation traditionnelle, comme le moussem des fiançailles, à Imilchil, dont la date était plus ou moins liée à la récolte, mais aussi aux fêtes religieuses, date qui a été aussi modifiée par le ministère du tourisme, le transformant en « festival de la musique de cîmes » au mois d’Août, pour pouvoir attirer plus de touristes

Dans les deux derniers cas, c’est un casse tête monstrueux pour les professionnels.

La fixation de la date se fait toujours extrêmement tardivement, il nous est même arrivé d’apprendre « après coup » qu’un moussem venait d’avoir eu lieu, un mois plus tôt que sa date prévisionnelle.
Et nous avons reçu il y a peu de temps un mail nous demandant des renseignements sur la Fête des Roses… de la part de l’Office du Tourisme marocain à Paris !
C’est dire si la communication officielle est tardive, et opaque.

En tout cas, les dates de la plupart des moussems tradtionnelles sont connues bien trop tard par rapport au cycle des réservations… Nous recevons beaucoup de demandes entre sept et trois mois avant, à une époque où il est encore possible de trouver des billets d’avion à bon marché. Et quand nous pouvons enfin répondre « ce sera à telle date », il est trop tard, les prix des billets se sont envolés.

Avec Ramadan, c’est tout la planification estivale qui va être remise en cause

En vrac et dans le désordre, Imilchil, Essaouira, Fès… autant d’événements qui habituellement tombent dans cette période. Et pour lesquels on n’a pour l’instant aucune information.

Imilchil et le moussem des fiançailles

Va t on repousser Imilchil à ses dates traditionnelles, fin septembre ? L’avancer encore plus dans la saison, en le vidant totalement de sa vraie substance (une rencontre de la tribu, après les récoltes, et un grand marché qui existait justement grâce aux bénéfices de cette récolte. Et les mariages, eux aussi, étaient rendus possibles grâce à l’abondance… bref un Imilchil en juillet ou en août ne serait plus qu’une comédie, qu’un festival « Potemkine ».
Mais si, à l’inverse, on le repousse après Ramadan, pourquoi alors avoir perturbé sa programmation, l’année dernière, juste pour une fois ?

Et pour nous, que faire ? Proposer un circuit à Imilchil avec des dates inconnues ? Ne rien proposer ? Nous avions mis en place l’année dernière un beau circuit, qui permettait de découvrir le pays en même temps que le moussem. Nous ne savons pas à quelle date l’inscrire.

Les autres festivals de l’été

Le Maroc se dote de plus en plus de manifestations estivales. Erfoud, justement, avait été avancé à début septembre, et ces jeunes festivals ont besoin d’un certain temps pour acquérir une notoriété.
Si il est normal de changer les dates en fonction de Ramadan, ce n’est pas non plus une obligation imprévue. Un peu de programmation à l’avance ne ferait pas de mal !

Les moussems et festivals en 2010

Là, ce sera encore pire.
De 2010 à 2015, Ramadan glissera peu à peu, jusqu’à commencer début juillet.

C’était le cas il y a 36 ans. A une époque où le tourisme au Maroc était bien différent.
J’espère juste que le Ministère du Tourisme va prendre en compte très rapidement ces problèmes.

Offres spéciales Ramadan

On ne voyage pas exactement de la même façon pendant Ramadan. Si il n’y a aucune contrainte réelle, ni aucune gêne à avoir pour un touriste à ne pas pratiquer le jeûne, ni même à manger et boire ouvertement, le rythme et l’atmosphère sont changés.
Nous préparons, pour cette fin d’été 2009, des circuits un peu aménagés dans leurs horaires et leurs trajets, et surtout une offre pour ceux qui, musulmans, voudraient passer des vacances tranquilles au Maroc : une sélection d’hôtels et de riads où l’on peut rester en famille, prendre le ftour, et des excursions plus courtes qu’à l’habitude, pour intégrer aussi les horaires de prière et de jeûne.
Une autre façon d’aider les Marocains de l’étranger à (re)découvrir leur pays d’origine.