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  • Triste fin de Ramadan au Maroc

    Je parle assez rarement de "sujets de société" ici, non que cela ne m'intéresse pas, mais :

    • en tant que française vivant au Maroc, je me retiens souvent d'exprimer une opinion, qui est souvent perçue comme celle d'une "ancienne colonisatrice qui n'a rien à dire"
    • ne lisant pas l'arabe, il me manque quand même une bonne partie des médias, pour comprendre ce qui se passe, et je sais que les médias francophones ne sont pas représentatifs du "Maroc moyen", mais de l'opinion d'une classe particulière de marocains ayant eu accès à une éducation supérieure suffisamment poussée pour que le français soit devenu leur langue préféréé
    • ce blog s'adresse en priorité aux gens qui souhaitent voyager au Maroc, organiser un circuit, et si les aspects culturels y sont évoqués, la Gazette du Chergui ne sera jamais un "blog d'actualités" ou un magazine en ligne sur le Maroc.

    Ceci dit... dans certains cas, les événements sont tellement importants qu'il est impossible de ne pas en parler. De plus, quand ils sont graves comme la libération de Daniel Galvan, le pédophile de Kénitra, il me semblerait indécent de vous parler de foggaras ou de visites à Casablanca, qui sont mes deux brouillons en cours.

    La grâce royale qui choque

    Si vous vivez en ermite, vous avez peut-être échappé à ce qui est maintenant une actualité internationale. Par un processus décisionnel "peu clair", et pour des raisons totalement obscures, lors de la Fête du Trône, un pédophile espagnol "d'origine irakienne", qui avait été condamné à trente ans de prison pour le viol d'une douzaine d'enfants marocains (âgés de quatre à quinze ans), a été gracié, et a aussitôt quitté le Maroc pour rentrer en Espagne.

    La liste des graciés étant publique, l'information n'a pas tardé à sortir sur la Weboma (l'espace web marocain, particulièrement actif, que ce soit dans les blogs, sur Twitter ou Facebook), et l'indignation a été générale.

    Des articles très durs sont sortis, comme celui-ci "A tous les pédophiles de la terre, venez baiser nos enfants, ici c’est gratuit. ", l'incompréhension, la douleur étaient les sentiments dominants. Et, au moins dans un premier temps, la colère se portait sur le cabinet royal, et non pas sur la personne de Mohammed VI, considéré comme mal entouré.

    Le silence

    Comme souvent dans ce genre d'affaire, le silence "du Palais" a été assourdissant. Il est donc difficile de savoir ce qui s'est réellement passé. Si l'enquête menée par Lakome, et qui correspond en tout cas aux déclarations publiques du ministère de la Justice, est exacte, Daniel Galvan serait en réalité un irakien naturalisé espagnol pour bons et loyaux services rendus aux occidentaux pendant la guerre d'Irak, qui aurait sans doute été enrôlé par les services secrets espagnols, lesquels auraient fait une forte pression sur le cabinet royal pour que le pédophile soit relâché.

    Il n'y a aucune preuve de l'implication directe ni de Mohammed VI, qui a très bien pu signer une liste sans la vérifier, ni de Juan Carlos.

    Mais le silence n'est pas qu'au Palais, et c'est une des choses les plus choquantes, pour les marocains, et, à mon avis, une des plus destructrices dans cette affaire : les corps constitués, les associations, y compris "Touche pas à mon enfant", les partis politiques, y compris le PJD, tous se sont inclinés devant la manifestation du pouvoir royal et la "raison d’état".

    Quelle raison d'état peut justifier une telle grâce ?

    Le problème du silence, c'est qu'il laisse la place à toutes les formes de protestations. Si de nombreux marocains ont seulement souhaités qu'une enquête soit ouverte immédiatement sur les dysfonctionnements qui ont pu conduire à une telle erreur, gardant confiance en un roi que rien ne peut faire soupçonner de complaisance à l'égard de pédophiles, d'autres se sont enfoncés dans la porte ouverte. Selon leurs attachements, plutôt "islamistes", ils éructent sur les sionistes pédophiles, plutôt laïcs ils appellent à une nouvelle place Tahir...

    La répression des manifestations

    Est ce que ce sont ces appels qui ont poussé les forces de l'ordre à réprimer avec une brutalité toute particulière les manifestations pacifiques qui se sont spontanément organisées, à Rabat, Tanger et d'autres grandes villes ? Empêchant à la matraque et au tabassage tout rassemblement ?

    Les photos de cette répression ont été immédiatement mises sur Twitter, retweettées, partagées sur Facebook

    Cette répression est une grave erreur. Les manifestations n'étaient pas contre le roi, mais "pour la dignité" et contre un dysfonctionnement. Certes, elles n'ont sans doute pas été autorisées préalablement. Certes, les nuits de Ramadan sont chaudes... mais alors que le pouvoir marocain avait su laisser les contestataires s'exprimer, lors du mouvement du 20 février, il a ici contribué à la colère marocaine.

    Et maintenant ?

    C'est un twitter marocain qui résume bien la situation

    Ce n'est pas la première rupture. Il y en a eu d'autres, oubliées ensuite, comme l'affaire Mourtada. Il y en a eu d'autres qui ont été mises sur le dos du gouvernement PJD, comme l'affaire Amina Filali et les incroyables déclarations de la Ministre "des Femmes" (il vaut mieux épouser son violeur). Le mouvement du 20 février n'avait pas eu un retentissement large dans la population marocaine.

    Mais au Maroc, peut être plus qu'ailleurs, on ne touche pas aux enfants.

    Par bêtise, par maladresse, par incompétence, par incapacité chronique à gérer les crises, l'appareil du Makhzen vient de lui donner un nouveau souffle.

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