Des deux anciennes cités portugaises, longtemps appelées Mogador et Mazagan, c’est Essaouira qui est la plus connue des touristes, et c’est El Jadida que je préfère !
En partie justement parce qu’elle est moins touristique. El Jadida c’est la campagne, on y croise les maraîchers qui viennent vendre leur production (ou mieux encore, on quitte El Jadida en direction de Sidi Bouzid, et on achète sur la route, directement du jardin au panier).
El Jadida, c’est aussi le complexe de Jorf, à quinze kilomètres de la ville, qui fait travailler plusieurs milliers de personnes. A la différence d’Essaouira ou d’autres villes marocaines, El Jadida ne dépend pas exclusivement du tourisme. La ville a sa propre vie, ses ressources, et c’est très agréable pour ceux qui sont à la recherche d’authenticité et d’ambiance marocaine.
La création d’Essaouira
Si la ville existe depuis l’antiquité, la légende d’Essaouira commence, selon les points de vue, au XVIII° siècle, quand elle est une des très rares villes d’un royaume fermé à recevoir des étrangers, ou bien juste au lendemain de la seconde guerre mondiale, quand Orson Welles tourne une partie de son Othello dans les décors de la Scala. (Othello qui sera d’ailleurs le seul film « marocain » à recevoir la palme d’Or).
La cité retombe ensuite dans sa torpeur pour se réveilleur brusquement dix ans plus tard. La génération hippie aime Essaouira, et plus encore Sidi Kaouki, le fantôme de Jimmy Hendrix hante encore les dunes… Quelques années plus tard, André Azoulay, banquier originaire d’Essaouira qui avait fait sa carrière chez Paribas, revient au Maroc, et devient conseiller du roi Hassan II. C’est le début du développement d’Essaouira.
Une ville d’artistes, une ville « bien dessinée »
En effet, il positionne Essaouira à la fois comme une ville culturelle et artistique, utilise son passé cosmopolite et juif pour en faire un centre d’échange, et surtout, fonde le festival des musiques Gnaouas d’Essaouira, qui se tient chaque année, à la fin du printemps.
La ville se développe, accueille des artisans, des galeries d’art. Un centre artisanal regroupe des spécialistes de la marqueterie d’Essaouira faite de bois de thuya et de citronnier, prisée dans tout le Maroc pour ses jolies teintes chaudes.
Un centre culturel avec une très belle bibliothèque est créé, et le tourisme se développe d’autant plus qu’une liaison directe par avion, à partir de Paris, est négociée avec la RAM (alors qu’il n’y en a plus sur Ouarzazate).
Les photographes s’en donnent à coeur joie. Quand on se documente sur Essaouira sur le net, on ne voit quasiment que les murailles, avec des mouettes, la mouette c’est photogénique, surtout en groupe. Et le petit port de pêche attire des mouettes…
La medina a été restaurée. Blanche et bleue, ses rues sont plutôt larges, à angle droit. On sent la « touche » européenne, celle de Théodore Cornut, qui en dessina les plans, au XVIII° pour le sultan Mohammed Ben Abdellah. Les murailles sont épaisses, et la promenade des remparts donne une vision agréable sur la medina et la mer. Quand il vente, en revanche, c’est très froid, très humide !
Le vent, le surf
Essaouira est sous les alizés. Et il y a donc beaucoup de vent à Essaouira. La ville est connue pour son climat frais, quasiment à contre saison (il y fait meilleur en automne qu’en été, toutes proportions gardées), et les remparts ne sont pas suffisants pour casser les tempêtes. Par mauvais temps, la medina est au vrai courant d’air, et on regrette les rues sages et « larges » dessinées par l’architecte français.
Les vents y sont constants, et, comme sur toute la côte marocaine, les barrières rocheuses proches du rivage aident à produire de belles vagues. Essaouira et plus encore la plage de Sidi Kaouki sont des spots de surfs connus et appréciés.
Que faire d’autre à Essaouira ?
Pas grand-chose. La ville est dans une région agréable à visiter, mais en dehors des visites de la medina, dont on a vite fait le tour, car elle est assez petite, et d’un terrain de golf où vous pourrez tester votre capacité à jouer, justement, avec le vent, il y a peu d’activités en dehors de la plage.
Essaouira est parfait pour une petite excursion d’un jour ou deux, ou pour un séjour soleil et farniente (et dans ce cas, il faut éviter l’automne, la saison la plus pluvieuse).
On s’y rend en trois ou quatre heures, selon la route prévue, de Casablanca, Agadir ou Marrakech. Nous proposons des excursions à partir de Marrakech, mais nous pouvons aussi vous organiser un séjour à partir des autres villes du Maroc. La route de la côte est très belle, et vaut, en elle-même, l’excursion.
Et demain, dans le troisième billet de la série #back2blog, je vous expliquerai pourquoi je préfère El Jadida !
2 Comments
Éternel dilemme entre deux villes voisines! Mais aussi bien l’une comme l’autre sont attachantes parce qu’elles possèdent une âme!
Tout comme Acila, Chaouen! Comme Tanger! Comme Al Hoceima! Comme Azemour!
Leur histoire est aussi florissante que celle de Fes, Marrakech!
Mais ces cités ont en plus quelque chose de magique!
Le nord c’est pour plus tard , cela fait longtemps qu’on n’en a pas parlé… merci
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