Je viens de trouver cette rédaction d’un élève du collège d’Asni âgé de 14 ans (et que je félicite pour son excellence, si jamais il vient un jour sur cette page), je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer le texte d’Hicham Al Hammouchi
Un jour un homme montagnard est venu en compagnie de sa femme au centre de santé d’Asni.
L’homme berbère parlait difficilement l’arabe mais il comprenait bien ce qu’on lui disait. Il portait une vieille djellaba en laine et un bonnet de couleur vive. Pour sa planification familiale, il avait besoin d’une méthode contraceptive convenantà sa femme.
Après un dialogue bref entre les deux conjoints et la sage-femme, ils ont fini par choisir la pilule. On remplit un dossier pour la femme. Le mari et son épouse sont partis avec une explication claire de l’utilisation de la pilule. La sage-femme qui ne parlait pas bien le berbère donne des explications en arabe à l’homme qui allait à son tour expliquer tout à son épouse. Celle-ci ne comprenait pas un seul mot en arabe.
Un mois passé, l’homme est revenu au centre de santé. Il se plaignait et s’est mis en colère car sa femme était tombée enceinte, même s’il avait selon lui strictement suivi les conseils de la sage-femme.
Avec sang-froid, cette dernière lui a demandé comment sa femme avait utilisé la pilule. Il lui a répondu que ce n’était pas sa femme qui prenait la pilule mais c’était lui qui la prenait pendant un mois sans résultat. La sage-femme a éclaté de rire et elle est sortie raconter l’affaire au personnel du centre de santé.
Ce texte est repris d’un site internet “Ma ville mon village” qui reprend des travaux d’élèves de différents pays.
Derrière l’humour, il montre bien la difficulté de la prévention médicale dans les campagnes.
8 Comments
:-))) Il y a une génération ou deux, on a vu des gens à la campagne manger les suppositoires que le médecin leur avait demandé de prendre.
Je ne sais pas si je dois rire ou avoir pitié de cet homme, bien que cette histoire m’a fait sourire.
Je me demande s’il n’y a pas eu de mauvaises compréhensions de la part des trois protagonistes. La dernière réaction de la sage-femme m’a irrité car au lieu de raconter cette anecdote aux autres, elle aurait pu ré-expliquer à Monsieur le process et, pour le futur, essayer d’apprendre même au tas le dialecte de la région. Personnellement, je ne comprends ni le tamazight, ni le tachelhit et encore moins le tarifit mais j’aimerai bien les apprendre, quitte à vivre dans ces régions :D
Ce mâle a tout entendu mais il y a eu quand même malentendu! Car toute traduction est trahison. D’où la nécessité de parler aux gens, sans détours et sans intermédiaires, dans leur langue maternelle.
Très drôle cette histoire, à mon tour je félécite l’élève.
En plus son histoire est très significative des difficultés que rencontrent les berbères, dans leur propre pays, face à une administation qui s’obstine à ignorer leur langue.
C’est vrai que ce n’est pas facile pour les berbères.
Mais à la décharge de l’infirmier(e) … les études sont faites en français, même dans les instituts de formation privés et ensuite ils ne maitrisent pas toujours leur affectation.
C’est un peu le même problème pour les jeunes instituteurs de Casa frais émoulus de l’école, qui sont envoyés en poste dans des douars reculés dans les montagnes !
Cette histoire est une blague que je connais depuis des lustres ! elle n’est pas spécifique aux berbères ni à un écolier d’asni . Elle a été racontée à la base dans un autre contexte qui n’a pas de rapport avec la langue et pas entre bérbères et arabes.
:) )))))))))))
Je la connaissais. Mais, elle me fait tjrs rire :)
Je connais une autre avec un gars qui voulait prendre du poids. Le medecin lui conseilla la bière. Après plusieurs mois d’utilisation il n’a pris aucun kilo. Il revient voir le médecin et il était vraiment en colère. Le médecin lui demande combien il en prenait par jour. Il lui répond une cueillière à soupe le matin une autre le soir ! :) )))))))))
Celle là je ne la connaissais pas, et j’adore aussi !
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