La Gazette du Chergui

Un fait divers fait beaucoup de bruit en ce moment dans la presse marocaine.
Il faut dire qu’il allie tout ce qui fait les choux gras habituels d’une certaine presse beaucoup plus trash que par chez nous.

C’est l’affaire du mariage homosexuel de Ksar El Kebir

Pour résumer, sans passer par tous les « on-dit » et différents épisodes, des journalistes paparazzis se sont introduits sans y être invités dans une fête privée. Ils ont présenté des photos volées d’hommes dansant entre eux, et on prétendu qu’il s’agissait d’un mariage homosexuel.
Les habitants de la région « justement indignés » on failli lyncher les prétendus homosexuels, dont il s’est avéré, après enquête, qu’il s’agissait de personnes mettant en scène un rite gnaoua, ou une soirée costumée, mais en aucun cas un mariage homosexuel.

Cette histoire est typique d’une presse plus accusatrice qu’autre chose, mais aussi des chocs qui peuvent se produire dès qu’on outrepasse les limites du tolérable et que les populations locales se retrouvent choquées.

On entend souvent des touristes se plaindre de se faire caillasser, ou aggresser, et ces comportements sont innaceptables.

(D’ailleurs si vous vous faites caillasser, la première chose à faire est de vous plaindre à la police).

Mais… dans l’autre sens, quand je vois dans nos petits villages du sud des femmes vêtues comme à Saint-Tropez, en mini short et en body encore plus mini montrant des bretelles de soutien-gorge, je me demande si c’est de l’inconscience ou du mépris ?

La pudeur est à dimension variable au Maroc

La première chose, est la plus importante, qui entre totalement en conflit avec nos envies de bronzette, c’est de couvrir la peau.
A nos yeux, il y a une contradiction forte quand on voit des jeunes filles voilées, et habillées dans des jeans et des Tshirt serrés avec des talons hauts. Il est vrai que par rapport à la doctrine de la « modestie » il y a dérapage, mais l’essentiel, qui est de couvrir la peau, est sauf.
On ne demandera pas la même chose à des touristes, et les marocains ont plutôt l’habitude de nous voir, mais comme chez nous, la pudeur dépend aussi de où on se trouve, et on sera plus découvert sur la plage, ou dans les grandes villes touristiques, comme Marrakech ou Agadir, que dans les douars reculés.
En plus ça tombe bien, le tissu protège du soleil.

Pour simplfier, dans votre hôtel, au bord de la piscine, dans une enceinte privée comme les grands clubs touristiques, vous faites ce que vous voulez (ou ce que l’hôtel autorise).
Sur les plages publiques, vous devez éviter le monokini, et réellement vous rhabiller en sortant, un Tshirt, un short un peu plus couvrant qu’un mini, une jupe…
En temps normal, il vaut mieux couvrir les épaules, voir descendre aux coudes, et couvrir les jambes jusqu’aux genoux
Et dans les petits villages, vous vous sentirez mieux en couvrant la totalité des jambes.
En dehors de la plage, le décolleté ne doit pas être trop profond.

Les excès touristiques entraînent des réponses excessives

Quand on voit dans certains villages de l’Atlas des touristes se promener dans des tenues trop légères, des campeurs qui garent leur mobilhome dans des espaces vides, sans se rendre compte qu’il s’agit de champs semés, quand on voit des gens lancer des bonbons aux enfants par la fenêtre du 4×4, ou leur donner de l’argent simplement pour être tranquilles, encourageant ainsi la mendicité, quand on sait à quel point les touristes ont pu faire grimper les prix dans certains endroits, rendant la vie des marocains difficiles, on comprend qu’on puisse parfois lire dans les forums de voyage la question « où est passée l’hospitalité des marocains ? »

L’hospitalité s’est un peu érodée en accueillant des gens qui ne respectaient pas leurs hôtes.

C’est aussi pris un peu en otage par une certaine presse arabophone et réactionnaire qui trouve facile de rendre responsable le tourisme de tous les maux du Maroc, et de prétendre que s’il n’y avait pas de touristes, il n’y aurait ni prostitution ni sida.

Mais cela reste marginal, et pour ceux qui savent profiter du Maroc sans abuser, l’hospitalité marocaine est encore là, riche et chaleureuse.